Tribunes Cachan Mag – Expression des groupes du conseil municipal
Retrouvez sur cette page les tribunes des groupes du conseil municipal publiées chaque mois dans le Cachan Mag.
En application de la loi du 2 février 2002 relative à la démocratie de proximité, un espace d’expression est réservé aux groupes politiques composant le conseil municipal. Les textes, informations et chiffres publiés engagent l’unique responsabilité de leurs auteurs et reflètent leur seule opinion.
Les tribunes suivantes ont été publiées dans le n°362 de Cachan Mag (Octobre 2025).
Les tribunes précédentes sont accessibles dans la version numérique du magazine municipal.
Groupes de la majorité municipale
Hélène de Comarmond, Samuel Besnard (président), Camille Vielhescaze, Caroline Carlier, Céline Di Mercurio, Hervé Willaime, Pierre-Yves Robin, Christine Rescoussié, Robert Orusco, Yseline Fourtic, Angélique Susini, Katia Touchet
Vive l’école publique !
La rentrée scolaire 2025 s’est ouverte dans un climat délétère et préoccupant accentué par l’instabilité politique initiée par le président Macron. Partout dans le Val-de-Marne, les fermetures de classes annoncées s’accumulent, alors même que nos écoles souffrent déjà de sureffectifs, de bâtiments vétustes et de manque de moyens pour l’inclusion. Derrière ces décisions comptables, c’est l’avenir de nos enfants qui est mis en péril.
Nous savons combien l’école publique est un levier d’émancipation et de justice sociale. Or, un quart des élèves en situation de handicap n’ont toujours pas accès à un accompagnement adapté, les professionnels ne bénéficient pas de statuts et de rémunérations à la hauteur de leur mission, et la santé mentale des jeunes demeure un angle mort des politiques publiques. D’autant plus que les inégalités sociales se renforcent du fait de décisions ou de l’absence de décisions des gouvernements depuis plusieurs années : exclusion des enfants de 6 à 13 ans du Pass’Sport, manque de structures d’écoute pour les adolescents, absence d’investissements ambitieux pour adapter les écoles aux épisodes de canicule. Dans des territoires denses comme en Île-de-France, la protection des élèves et de la communauté éducative devrait pourtant être une priorité absolue. Nous refusons cette logique d’abandon. Nous exigeons un véritable plan d’urgence pour l’école publique : plus de moyens, plus d’inclusion, plus de justice sociale et environnementale. Nous resterons aux côtés des familles, des élèves et des enseignants, pour que l’éducation demeure un droit, jamais une variable d’ajustement budgétaire.
Jacques Foulon (président), Sylvie Darracq, Georges Thimotée
Victor Hugo
Tout d’abord, nous espérons que vous avez passé de bonnes vacances et que vous êtes prêts pour affronter les luttes à venir. Il y a quelques jours a eu lieu à Cachan, comme dans toute la France, la rentrée des classes.
Une rentrée, comme il fallait s’y attendre, placée sous le signe de la pénurie de moyens et du manque d’enseignants, etc. Cachan n’a pas été épargné, le collège Victor Hugo en est l’exemple.
Ce collège, qui compte environ 500 élèves, accueille chaque année en 6e des élèves issus des écoles élémentaires de La Plaine, de Paul Doumer et de Carnot pour beaucoup issus des couches populaires. Et une section ULIS pour les élèves ayant des besoins particuliers. Or, dans ce collège, le jour de la rentrée, pas de Principal, absence de coordinateur ULIS plus un ensemble de dysfonctionnements ne permettant pas de garantir des conditions correctes d’apprentissage. C’est cette situation qui a conduit les enseignants à se mettre en grève pour dénoncer ces conditions inacceptables et pour réclamer des moyens de fonctionnement corrects et adaptés.
Initiative qui a reçu le soutien des parents d’élèves FCPE.
Nous soutenons cette action et appelons l’Éducation nationale à répondre à leurs demandes et mettre les moyens nécessaires à la réussite de l’ensemble des collégiens de Victor Hugo.
Stéphane Rabuel (président), Sandrine Churaqui, Catherine Busson, Emmanuelle Mazuet
Incertitudes et certitudes
En cette rentrée, nous sommes plus que jamais dans un monde d’incertitudes. Incertitude internationale à l’heure où conflits et tensions s’exacerbent, où les nationalismes montent sur tous les continents, ou même des alliances contre nature émergent. Incertitude nationale avec une nouvelle période sous gouvernement démissionnaire conduit par un Premier ministre intérimaire, avec un horizon insondable entre nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale et la fin de règne du président Macron. Incertitude dans nos vies sur fond d’inégalités sociales et d’exclusion croissantes, sur fond d’inquiétude écologique et sur fond de réduction des services publics. Ce contexte nous conforte dans des certitudes fortes. Certitude qu’il ne faut pas se laisser entraîner dans cette vague nationaliste, et commencer par la combattre sans relâche en France en barrant le chemin du pouvoir au Rassemblement national et à tous ceux qui feraient alliance avec lui. Certitude que l’économie de consommation de masse conduit à l’échec environnemental et social, et qu’il faut trouver la voie d’une transition écologique juste et réaliste. Certitude que le pouvoir centralisé et sous influence des lobbies est une impasse pour le développement humain et qu’il faut au contraire ouvrir toutes les voies de participation démocratique. Et parce qu’on ne se refait pas, commençons au plan local. Et ensemble, décidons notre ville, décidons notre vie ! Abonnez-vous à L’Aqueduc : dnv-cachan@wanadoo.fr
Denis Hercule (président), Julien Jabouin, Lucie Guillet, Maëlle Bouglet, David Petiot
2 victoires des mouvements écologistes cet été !
Cet été a apporté 2 bonnes nouvelles dans la lutte contre les pesticides. Le Conseil constitutionnel a censuré dans la loi Duplomb la réintroduction des néonicotinoïdes, en s’appuyant sur la Charte de l’environnement. Puis la cour d’appel du tribunal administratif de Paris a confirmé le lien direct et incontestable entre l’effondrement de la biodiversité et les pesticides présents dans l’air, la terre et les cours d’eau. C’est une victoire sans précédent contre les multinationales de l’agrochimie et l’État, remportée par 5 associations, dont Notre Affaire à Tous (L’Affaire du Siècle) et POLLINIS (lutte pour la protection des abeilles et pollinisateurs sauvages). La cour d’appel juge que l’ANSES a commis une faute en ne procédant pas à l’évaluation des pesticides au vu du dernier état des connaissances scientifiques. En conséquence, la cour d’appel ordonne à l’État de mettre en oeuvre une exacte évaluation et de procéder, dans un délai de 24 mois, à un réexamen des autorisations de mise sur le marché déjà délivrées. Cette décision confirme le constat établi depuis plus de 20 ans par les scientifiques et les écologistes. Cette pollution massive et durable de notre environnement contribue à la progression des cancers et maladies, notamment chez les agriculteurs et les riverains, et menace le vivant. Un autre modèle agricole est possible, une agriculture biologique respectueuse de la nature et de la santé, rémunératrice pour les paysans, une agriculture avec la nature et non contre elle.
Thomas Kekenbosch (président), Laetitia Boutrais
Les associations en première ligne
Comme chaque année, le forum des associations a fait le plein des inscriptions pour la rentrée. Cette journée montre la vitalité et le dynamisme culturel, sportif, solidaire, de notre ville. Cependant, le projet de budget pour 2026 présenté par l’ancien Premier ministre prévoyait une diminution de 18 % des crédits alloués au sport et à la vie associative. Pour faire des économies, ils avaient déjà supprimé le Pass’Sport avant 14 ans, qui permet aux enfants précaires ou handicapés d’avoir accès à la pratique sportive. Ce Pass avait permis de réduire les inégalités d’accès au sport entre filles et garçons. Il y a un an, la France accueillait les Jeux olympiques et paralympiques. E. Macron avait insisté, lors de son discours d’ouverture, sur sa volonté de faire de la France « une nation sportive, de son école à son collège ». Pourtant, les associations de terrain, qui permettent la pratique sportive du quotidien, ont du mal à voir la couleur de l’héritage promis. Ces décisions ne sont pas à la hauteur de l’engouement pour la pratique sportive, qui progresse grâce à la visibilité donnée aux événements sportifs internationaux. Par exemple, le nombre de licenciées en rugby a augmenté de 38 % entre 2024 et 2025, bénéficiant de l’effet de la coupe du monde féminine. L’austérité budgétaire contre le sport va mettre à mal cette dynamique essentielle de féminisation des pratiques.
Un nouveau Premier ministre doit présenter un projet de budget pour notre pays : il est urgent de financer dignement le sport et la vie associative !
Fatoumata Bakily (présidente), Mohammadou Galoko, Zeïma Yahaya, Mattéo Almosnino
Faire société, ensemble
D’un côté, un policier est passé à tabac lors d’une intervention. De l’autre, un jeune giflé par un fonctionnaire de police qui lui crache au visage. Dans un autre exemple, une jeune femme, mère de famille, a été étranglée par un policier au point de perdre connaissance. Ces faits divers sont en réalité des faits de société.
Dans un climat où la violence remplace le dialogue, les paroles des responsables nationaux ne doivent pas attiser les haines. Le ministre de l’Intérieur ne doit pas parler « contre » les jeunes ni « pour » les policiers, mais au nom de la justice et des lois de la République. Son rôle est d’apaiser, de rappeler que seule la vérité des faits et l’impartialité des institutions peuvent rétablir la confiance.
Faire société ensemble, c’est refuser les camps et choisir le droit commun. C’est exiger des policiers qu’ils soient exemplaires et de chacun qu’il respecte ceux qui protègent.
Dominique Lanoë (président), Lionel Jeanjean
Où va ce pognon de dingue ?
En 20 ans, les 500 plus grosses fortunes ont vu leur patrimoine passer de 124 à 1 200 milliards d’euros. Cette multiplication par 9 est due, pour beaucoup, aux 1 500 milliards de dividendes versés chaque année aux actionnaires. Ces dividendes proviennent du travail des salariés, mais aussi de 211 milliards d’aides publiques distribuées chaque année. Ces aides, auxquelles nous contribuons tous, notamment par la TVA, ne profitent qu’aux grands groupes et peu aux PME. Les assistés sont donc bien du côté du CAC40 ! Brandissant le totem d’une dette creusée par Macron, Bayrou voulait imposer une saignée sociale de 40 milliards : vol de 2 jours fériés, baisse des revenus par une année blanche, services publics réduits à l’os, doublement des franchises médicales, abandon de l’écologie alors que la France brûle.
Bayrou est parti, ouf ! Macron choisit comme troisième Premier ministre en un an, un de ses clones. Lecornu, dans ses premières déclarations, lâche du lest sur le plus abject, mais même avec une réduction de dépenses ramenée à 20 ou 30 milliards, le budget restera austéritaire. L’austérité, en freinant la consommation populaire, plonge les PME et commerçants dans la difficulté et réduit la capacité d’investissement des villes.
Pour le budget et la dette de la France, le problème n’est pas la prétendue dérive des dépenses sociales, mais le manque de recettes. LFI propose une taxe de 2 % sur le patrimoine des 1 800 plus riches de France et un impôt qui ferait payer les multinationales en fonction de l’activité réellement effectuée en France.
Groupes d’opposition
Maxime Mégret-Merger (président), Alain Ospital, Olivier Fallou, Marc Savariau
La rentrée et les réseaux sociaux
Nous en avons déjà parlé ici : le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs, des députés Laure Miller et Arthur Delaporte est paru début septembre. Il complète le tableau noir dressé en 2023 par le sénateur Claude Malhuret. Influence, utilisation abusive des données étaient connues ; le nouveau rapport met en évidence les effets néfastes sur le développement et la santé mentale de nos enfants et jeunes ados. Le constat est unanime et tragique. Et TikTok n’est qu’un exemple, sans doute le pire, des effets des réseaux sociaux.
Les parents sont aujourd’hui mal armés pour lutter contre ces réseaux tant l’addiction et la pression sociale sont fortes. Des recommandations d’actions publiques sont faites dans le rapport, aux niveaux français et européen, comme l’interdiction effective des réseaux aux mineurs de moins de 15 ans (qui devraient d’ores et déjà requérir une autorisation parentale).
Au niveau local, il est urgent de renforcer l’impulsion de la Ville dans la sensibilisation des écoliers, des collégiens et des lycéens, mais aussi des parents, qui sont les oubliés de la démarche, en lien avec les écoles. Et de demander une attitude exemplaire aux élus et personnels en lien avec les populations jeunes en termes d’usages de ces réseaux sociaux…
Michèle Eskinazi (présidente) et José Caramez
Proposition n°1 : restaurer la confiance et renforcer la démocratie.
À l’approche des élections municipales de mars 2026, notre programme place la confiance et la démocratie au cœur de ses priorités. Voici nos engagements :
– CONFIANCE : nous voulons rétablir un lien de confiance entre les citoyens et leurs élus. Aujourd’hui, les indemnités des élus sont versées indépendamment de la qualité de leur gestion. Nous proposons que 50 % de ces indemnités soient conditionnées à l’atteinte d’objectifs clairs, mesurables et définis en amont. Ces objectifs, fixés pour l’année à venir, seront publiés chaque année au mois de janvier dans le Mag de Cachan.
– DÉMOCRATIE : voter tous les 6 ans ne suffit pas pour faire entendre sa voix. Les « consultations citoyennes » organisées avant les élections ne permettent pas toujours une réelle participation. Pour une démocratie plus directe, nous instaurerons un Référendum d’initiative citoyenne (RIC) local. Ce dispositif permettra aux habitants de proposer des initiatives et de prendre des décisions directement, sans passer par les élus, pour une véritable implication citoyenne.