Tribunes Cachan Mag – Expression des groupes du conseil municipal
Retrouvez sur cette page les tribunes des groupes du conseil municipal publiées chaque mois dans le Cachan Mag.
En application de la loi du 2 février 2002 relative à la démocratie de proximité, un espace d’expression est réservé aux groupes politiques composant le conseil municipal. Les textes, informations et chiffres publiés engagent l’unique responsabilité de leurs auteurs et reflètent leur seule opinion.
Les tribunes suivantes ont été publiés dans le n°360 de Cachan Mag (Juillet-Août 2025).
Les tribunes précédentes sont accessibles dans la version numérique du magazine municipal.
Groupes de la majorité municipale
Hélène de Comarmond, Samuel Besnard (président), Camille Vielhescaze, Caroline Carlier, Céline Di Mercurio, Hervé Willaime, Pierre-Yves Robin, Christine Rescoussié, Robert Orusco, Yseline Fourtic, Angélique Susini, Katia Touchet
Crèches départementales, la petite enfance sacrifiée
Pendant des décennies, les majorités de gauche au département ont mené une politique ambitieuse en faveur de la petite enfance, avec un réseau de crèches publiques de qualité. Aujourd’hui, cette politique est abandonnée. À Cachan, Arcueil, Gentilly, Vitry, les fermetures s’enchaînent. À Créteil, Bonneuil, Ivry, les projets de création sont remisés. Une attaque en règle de la majorité départementale de droite contre des villes de gauche, à un an des municipales. À Cachan, la crèche départementale Pasteur va fermer alors que l’équipement qui a été refait est en parfait état pour accueillir une partie des 190 berceaux normalement prévus pour notre commune. L’accueil des bébés est aujourd’hui bloqué, laissant les familles – surtout les femmes en retour de congé maternité – sans solution. Cette stratégie d’assèchement délibéré de l’offre affaiblit les familles, déstabilise les professionnels et laisse les communes seules face à une demande croissante. Après la suppression de la carte Améthyste pour les seniors, du remboursement Imagine’R pour les jeunes, ce sont désormais les tout-petits qui font les frais d’une gestion à courte vue.
Mobilisons-nous pour sauver le service public de la petite enfance !
Signez la pétition : www.change.org. Interpellez le département sur les réseaux sociaux : @valdemarne_94
Jacques Foulon (président), Sylvie Darracq, Georges Thimotée
TVA sociale ?
C’est à quelques semaines de la célébration de son 80e anniversaire, le 4 octobre 1945, que le gouvernement Bayrou s’apprête à porter un nouveau coup à la Sécurité sociale.
Il est de nouveau question d’instaurer une « TVA sociale » pour combler le déficit de la Sécu. L’objet de l’opération consisterait à assurer le financement de la Sécurité sociale non plus par la « cotisation » mais par l’impôt, et en l’occurrence, une partie de la TVA dont le taux serait modifié à dessein. Cela aurait pour conséquence d’exonérer le patronat de participer à la protection sociale en reportant la dépense vers les ménages. Mais également à terme faire basculer la protection sociale vers une ligne budgétaire comme les autres. C’est pour éviter cet écueil qu’Ambroise Croizat a établi comme principes « le financement par la cotisation et la gestion par les usagers eux-mêmes ». Principes largement écornés depuis. Alors qu’en 1990, le financement de la dépense sociale reposait à près de 90 % sur les cotisations, aujourd’hui, celles-ci ne représentent plus que 54 % des recettes de la Sécurité sociale et 31 % des ressources sont assurées par des impôts et taxes affectées, essentiellement CSG, mais aussi… TVA. La stratégie patronale de réduction de la part des salaires et le chômage, ajoutés aux exonérations de cotisations, ont créé le déficit. Il faut répondre aux besoins de santé, il faut accroître ses ressources à partir de l’emploi et des salaires. Réorienter l’activité économique vers la production de richesses réelles au lieu d’alimenter la spéculation.
Stéphane Rabuel (président), Sandrine Churaqui, Catherine Busson, Emmanuelle Mazuet
« Pause » estivale
L’arrivée de la chaleur marque le début de l’été. Nous souhaitons à tous les Cachanais.es de profiter de la belle saison pour faire une pause et souffler. Si vous partez un peu, profitez de cette coupure estivale. Si vous restez à Cachan, vous pourrez vous détendre : escapades liberté, sport, centres de loisirs, cinéma en plein air, fête nationale… La Ville ne fait pas relâche. Le programme est riche et ouvert à tous, à picorer selon vos aspirations et vos envies. À Cachan ou ailleurs, il sera difficile de profiter de ce bel été avec l’esprit totalement libre. Notre monde va continuer de tourner mais il est en feu : guerre en Ukraine, massacres de civils à Gaza, au Soudan et en République démocratique du Congo, avec ses millions de morts et de réfugiés … Des dirigeants oppriment des peuples pour conquérir des territoires ou des ressources naturelles, et pour s’assurer un pouvoir absolu. Et près de nous, des crimes antisémites, islamophobes, racistes, sexistes ou homophobes détruisent des familles et minent l’unité de la nation. Pour ne pas oublier à quoi conduisent les idéologies d’exclusion, nous vous appelons à venir le 16 juillet vous souvenir de la rafle du Vel d’Hiv, sur une esplanade qui porte les plaques commémoratives des Juifs de Cachan assassinés en déportation et le nom d’un couple de Justes parmi les Nations. Pour une pause estivale … mais avec l’esprit en éveil ! Abonnez-vous à notre newsletter L’aqueduc et rejoignez dnv-cachan@wanadoo.fr pour penser global et agir local.
Denis Hercule (président), Julien Jabouin, Lucie Guillet, Maëlle Bouglet, David Petiot
Sauvons nos crèches départementales !
Pendant des années, les exécutifs de gauche et écologistes ont fait le choix de développer les crèches dans le Val-de-Marne et de garantir un accueil de qualité pour les tout-petits, aux côtés des crèches municipales. Aujourd’hui, l’actuelle majorité du département annonce, brutalement, sans concertation des élus, des familles et des organisations syndicales, la fermeture ou la fusion de plusieurs crèches départementales dès cet été : à Arcueil, à Cachan, à Gentilly et à Vitry. Au total, 315 « berceaux » sont supprimés ou suspendus alors que 1 000 demandes de places en crèches restent toujours en attente dans le Val-de-Marne. Ce que la majorité de droite départementale présente comme de simples « regroupements temporaires », constitue en réalité des fermetures sèches, sans garantie de réouverture. Après la suppression de la carte de transport Améthyste pour les séniors, la suppression du remboursement de 50 % de la carte Imagine’R pour la plupart des jeunes, ce sont les familles qui vont payer les conséquences de ces mesures injustes. Face à cette décision inacceptable, quinze maires, dont Hélène de Comarmond, ont adressé un courrier au Premier ministre demandant la saisine de l’Inspection générale de l’administration afin qu’une mission évalue les critères ayant conduit à ces décisions. Les 15 maires appellent aussi les habitant·es à signer la pétition « Sauvons les crèches départementales du Val-de-Marne ! » (sur change.org). Rejoignez-nous et écrivez-nous : cachan@lesecologistes.fr
Thomas Kekenbosch (président), Laetitia Boutrais
Bayrou sacrifie l’écologie
On se lasse parfois des discours sur l’écologie, les petits gestes, le greenwashing, la morale parfois, alors que les vrais pollueurs sont laissés tranquilles. Alors soyons concrets : voici les reculs que la droite et l’extrême droite ont votés ces derniers jours. La loi Duplomb réintroduit des pesticides dangereux, notamment les néonicotinoïdes qui tuent les abeilles. Elle supprime de la transparence sur leur utilisation. Elle diminue les protections des zones humides, et promeut l’accaparement de l’eau par l’agriculture industrielle (les « bassines »). La suppression des ZFE est un terrible retour en arrière pour notre santé. Certes, les ZFE n’étaient pas parfaites : il faut des aides pour remplacer les véhicules les plus polluants. Surtout, elles ne peuvent pas remplacer un investissement massif dans les infrastructures de transport public et de mobilités douces, pour que la voiture n’ait plus sa place dans nos villes denses. En attendant, le dioxyde d’azote émis par le trafic routier est responsable de 7 000 morts par an. À Cachan, pris entre l’autoroute et la D920, nous respirons chaque jour un air vicié ! Supprimer les ZFE, c’est s’attaquer à notre santé. Enfin, le gouvernement crée de l’incertitude sur MaPrimeRenov’, ce dispositif qui permet de financer la rénovation énergétique des logements. La France est déjà très en retard : 90 000 rénovations d’ampleur en 2023, contre un objectif du double. Il faudrait monter en puissance, le gouvernement fait l’inverse. On le paiera en qualité de vie, en degrés supplémentaires, et en catastrophes.
Fatoumata Bakily (présidente), Mohammadou Galoko, Zeïma Yahaya, Mattéo Almosnino
À Cachan, la jeunesse est une responsabilité partagée
Depuis le début du mandat, nous avons fait le choix de travailler en confiance avec les forces vives du territoire. Chaque jour, les services municipaux, les centres socioculturels, les établissements scolaires, les clubs sportifs, mais aussi des partenaires institutionnels et économiques comme France Travail, la Mission Locale, La Fabrique ou encore Intermarché de Cachan, contribuent à faire vivre une politique jeunesse ambitieuse et ancrée dans le réel. Ils sont là, aux côtés des jeunes, dans l’écoute, l’insertion, la formation, le sport, la culture. Souvent dans l’ombre, ils créent les conditions d’un engagement sincère et durable.
C’est cette mobilisation quotidienne qui rend notre action légitime et utile.
Nous ne faisons pas “pour” la jeunesse, nous construisons avec elle et avec celles et ceux qui la soutiennent.
Cachan peut être fière de cette énergie collective. Et si beaucoup a été fait, l’essentiel est devant nous : faire de cette Ville un véritable écosystème d’opportunités.
À toutes celles et ceux qui veulent y contribuer : venez nous rencontrer !
Construisons ensemble, sans nous fixer de limites.
Dominique Lanoë (président), Lionel Jeanjean
Gaza, Palestine : sortir du silence et urgence humanitaire
Après neuf mois de bombardements intensifs de la population civile de Gaza, le blocus de l’aide humanitaire et le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et contre l’humanité à l’encontre de Nétanyahou, le président Macron affirme que ce blocus israélien est « un scandale et une honte ». Il aura fallu 55.000 morts, dont 15.000 enfants, pour que le président évoque l’éventuelle reconnaissance de l’État de Palestine. Mieux vaut tard que jamais ! Plus de 150 pays, dont l’Espagne, l’Irlande ou le Brésil… nous ont précédés ! L’horreur des massacres, la prise d’otages de civils par le Hamas le 7 octobre 23 nous ont sidérés et indignés. Mais la guerre n’a pas commencé ce jour-là ! Depuis plus de 75 ans, c’est une succession sans fin de répressions sanglantes sur les Palestiniens : le blocus total de Gaza en 2007, en Cisjordanie où le gouvernement d’extrême droite de Nétanyahou, dans sa logique d’apartheid, implante des colonies au mépris des accords d’Oslo de 1993. À Cachan, nous sommes fiers d’avoir compté comme habitant, Maurice Rajsfus, rescapé de la rafle du Veld’Hiv, auteur d’une BD « Moussa et David » racontant la défiance de deux enfants, palestinien et israélien, qui, en échangeant sur l’histoire de leurs vies respectives, deviennent amis. Montrant aussi que ce conflit est le résultat de la colonisation, que toutes les formes de racismes, antisémitisme ou islamophobie, sont fabriquées par les dominants pour assurer leur emprise. Nous agissons pour la reconnaissance d’un État de Palestine, pour une paix durable aux côtés de l’État d’Israël et soutenons les actions de solidarité et d’urgence humanitaire aux Gazaouis.
Groupes d’opposition
Maxime Mégret-Merger (président), Alain Ospital, Olivier Fallou, Marc Savariau
Protéger la jeunesse. Nos enfants sous influence
Alors que l’année scolaire se termine, un sujet s’impose avec insistance : celui de la présence de nos enfants sur les réseaux sociaux et des conséquences que ceux-ci peuvent avoir sur leur développement – allant jusqu’à des phénomènes d’addiction. Les sujets d’inquiétude sont nombreux. L’ingérence étrangère, en particulier celle de la Chine avec TikTok, et l’influence d’algorithmes dont on ne maîtrise rien constituent une question essentielle. La place qu’ont prise les réseaux sociaux, avec l’exacerbation des positions extrêmes, encouragées par des gouvernements étrangers ou des groupes d’influence, dans le mode d’information de la jeunesse, est dramatique pour l’éducation au regard critique et fondé. La question des données laissées sur la toile, et des informations personnelles lâchées sans contrôle et sans conscience des conséquences, conduisent à des drames à court ou long terme. Enfin, le rôle des influenceurs qui émettent depuis Dubaï ou le Qatar par exemple, à des fins d’évasion fiscale, pose question dans la formation de l’esprit de nos enfants. Une commission d’enquête sénatoriale est chargée de réfléchir sur les mesures à mettre en oeuvre pour protéger notre jeunesse de ces influences, comme la très médiatisée limitation du temps d’écran. Une autre, à l’assemblée, porte sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs. Toutes deux sont présidées par le PS et animées de manière transpartisane. Dès lors, quelles actions de sensibilisation seront menées par la municipalité et notre 5e adjoint à la jeunesse (@coach_mamad sur TikTok) ?
Michèle Eskinazi (présidente) et José Caramez
Transparence et équité
Dans le dernier numéro du Mag, nous avons été choqués par la liste de noms de la page 32. En effet, seuls les élus de la majorité municipale y sont mentionnés, laissant de côté les conseillers municipaux d’opposition, comme si nous n’avions pas été désignés démocratiquement … Les magazines municipaux mensuels permettent à chaque groupe, démocratiquement, de disposer d’un espace d’expression, mais cela n’empêche en rien des informations connexes parfaitement respectueuses du pluralisme démocratique. À moins d’un an des élections municipales, il nous semble important que l’information soit la plus transparente possible, respectueuse du résultat du précédent scrutin. Les citoyennes et citoyens de notre commune méritent une information complète, pluraliste, et fidèle à la diversité des sensibilités politiques qui les représentent. Quant à nous, fidèles à notre engagement, nous continuerons à faire entendre notre voix, à défendre une vision alternative pour notre commune, et à contribuer au débat local avec des propositions au service de notre commune et de ses habitants. Très bon été à toutes les Cachanaises et tous les Cachanais.